Il est possible de relier les différentes fonctions de la conscience avec tous les grands courants spirituels de l’humanité.
1) Fonction de renforcement identitaire par l’assujettissement du mental. Cf. le « je pense donc je suis » de Descartes qui souligne l’intention de maîtrise, de conquête et de déploiement de puissance.
2) Fonction intentionnelle: canalisation des ressources du mental et du monde vers un objectif fixe.
3) Fonction contemplative. On a besoin de réfléchir avant d’agir et pour réfléchir on a besoin de remettre la conscience à zéro, de la libérer de tous ses objectifs précédents.
La conscience intentionnelle a besoin d’atteindre des objectifs et pour choisir des objectifs, la conscience contemplative entre en jeu pour faire un reset du mental et reconfigurer le sens qu’on veut donner à sa vie, en traversant un passage obligé de flottement identitaire.
L’état de reset, de redémarrage du mental, c’est l’état qu’on appelle communément la liberté de conscience, cet état temporaire d’ascèse intérieure, de rupture de tous les liens antérieurs, de « kaivalya-samadhi » (cf. Les yoga-sutras de Patanjali).
Le projet extrême de Patanjali de sortir du monde de la souffrance, de la ronde des échecs, implique la volonté ascétique de renoncer à créer de nouveaux objectifs et de choisir de passer le reste de sa vie en spectateur passif.
Pour tous ceux qui ne veulent pas se retirer du monde, la liberté intérieure est juste une phase de transition avant une période indéterminée de servitude volontaire.
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