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La spiritualité est l’éveil du peuple

  »La religion est le soupir de la créature opprimée, le cœur d’un monde sans cœur, l’âme des conditions sociales d’où l’âme est absente. Elle est l’opium du peuple. » (Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1843)

Quand Marx dit que la religion est «  l’opium du peuple  », il veut dire que la religion est une forme de consolation, un soulagement face à la souffrance mais un soulagement qui empêche les classes exploitées de voir les causes réelles de leur misère: le capitalisme qui n’est pas une fatalité.

Dans une entreprise capitaliste, le travailleur n’a aucun contrôle sur ce qu’il produit, ni sur les conditions de production. L’aliénation est à la fois économique et existentielle. Le travail, qui pourrait être une source d’expression de soi, devient une activité étrangère, subie, qui déshumanise.

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En France, la spiritualité s’est affranchie des traditions religieuses, accusées d’empêcher les gens de penser par eux-mêmes, de s’engager dans un processus de lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail.

La spiritualité française moderne se veut, pluraliste, laïque, républicaine, démocratique. L’un des penseurs qui a le mieux formulé cette idée d’émancipation par l’éducation, en opposition à l’ »opium » de l’aliénation, qu’elle soit religieuse, économique ou sociale, c’est Condorcet.

Dès la Révolution française, Condorcet voyait l’éducation comme un moyen d’autonomiser les citoyens, de leur permettre de penser par eux-mêmes et d’agir rationnellement dans l’espace public. Pour lui, l’instruction publique est la clef de l’émancipation individuelle et collective.

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