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Le mental

Le mot « mental » est un terme générique désignant tout ce qui relève de l’esprit humain : pensées, opinions, jugements, croyances, souvenirs, émotions, sensations, perceptions,etc.

Dans le contexte des deux grands textes de référence du yoga (les Yoga-Sutras de Patanjali et la Samkhyakarika d’Ishvarakrishna), le mental à plusieurs noms qui correspondent soit au mental global, soit aux diverses facultés mentales.

Citta n’est pas l’entièreté de l’antaḥkaraṇa, ni un équivalent de la conscience au sens large, encore moins du mental en tant qu’ensemble diffus d’activités cognitives. C’est une fonction précise — celle de la réception, de l’enregistrement, et de la réactivité aux impressions.

Le mental est composé dans le samkhya, des quatre modalités de la conscience: corporelle, intellectuelle, individuelle et mémorielle.

Ces quatres modalités de la conscience sont interconnectées, coordonnées et, dans le meilleur des cas, équilibrées: elles constituent la totalité du mental.

Le mental est antahkarana, littéralement l’ »instrument intérieur » désigne l’ensemble des facultés sensorielles, mémorielle, mentales et cognitives: il comprend manas (le mental réactif, les sens actifs et passifs, la conscience corporelle), buddhi (le mental intellectuel et rationnel discriminant, la raison, la conscience rationnelle), ahamkara (l’ego, la conscience individuelle) et citta (le réservoir de mémoire, de tendances, d’impressions, la conscience mémorielle).

La tradition du samkhya, qui sous-tend les yoga-sutras, décrit quatre composantes mentales, souvent regroupées sous le terme « antahkarana » (instrument interne):

Manas: perception sensorielle, expression, langage, attention, concentration, imagination, créativité. Manas recueille les données des jñanendriyas, les organes sensoriels (yeux, oreilles, nez, peau, langue) puis classe, doute, oriente l’attention. Manas coordonne aussi les karmendriyas, les organes d’action (mains, pieds, bouche, anus, sexe) dont la parole.

Buddhi: intelligence rationnelle, Intellect, raisonnement, raison, discrimination, jugement. À la, suite de manas, buddhi choisit où porter l’effort. Buddhi discrimine, analyse, délibère. Il est l’organe de la sagesse et du discernement.

Ahaṃkāra: construction et stabilisation de l’identité, sentiment du « je », ego. Buddhi choisit ce qu’il juge juste et, ensuite, ahaṃkara prend le relais en affirmant « j’ai choisi ». Les émotions viennent des impressions vagues (chitta) et sont ensuite identifiées comme « miennes ».

Chitta: Mémoire, réservoir d’impressions, d’images, de préférences, de traumas, de défiances, de bons et de mauvais souvenirs. Chitta contient les impressions mentales passées (samskaras, vasanas) et les fait resurgir, souvent de manière désordonnée et brouillonne.

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