(Attention! Ces « huit piliers du yoga spirituel » sont de mon cru et n’ont rien à voir avec les 8 membres du yoga des yoga-sutras de Patanjali.)
1) Intériorisation. Conscience personnelle, indépendante, autonome
2) Expérience directe de mon corps, de mon esprit et de l’environnement
3) Certitude de mon corps, de mon esprit et de mon environnement
4) Exploration fonctionnelle du sens de mon existence par les sensations corporelles
5) Unification interne et unification externe externe.
6) Justice, équilibre, équité
7) Transcendance, idéal à atteindre, quête du moment de présence parfaite
8) Guérison, réassurance dans tous les aspects de la vie
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Le yoga aborde la vie spirituelle par la vie corporelle. Pour apprendre à être heureux « sans corps », sans faire usage de drogues aux effets secondaires dévastateurs et sans s’identifier à des paroles dogmatiques qui nous désincarnent, il faut nécessairement se réconcilier avec le corps et ses limitations. La voie du yoga est une voie qui unit le désir du corps de ne plus avoir de pensées malheureuses chroniques et le désir de la pensée (de l’esprit) de ne plus être entravé par des souffrances physiques chroniques.
1) Je suis un être indépendant, autonome, doué de volonté personnelle, je suis aux commandes de certaines parties de mon corps qui obéissent au doigt et à l’œil (les doigts des mains) et d’autres moins bien (les doigts de pieds). Je suis, je pense, je perçois, je bouge. J’ai des facilités et des difficultés, des points forts et des points faibles. Je suis une entité corporelle individuelle consciente de sa relative indépendance (je peux me déplacer et modifier certaines choses autour de moi) et dépendante de l’environnement dans certaines limites (je dois obéir aux lois de la nature).
2) Je fais l’expérience directe de mon existence séparé et de mon existence relié, mon existence plus ou moins séparé, mon existence plus ou moins relié. Je sens de l’espace en moi, de l’espace autour de moi. Je sens mon corps relié au sol, sol sur lequel je peux m’appuyer de différentes façons pour me redresser dans telle ou telle direction. Le sol et moi sommes tout le temps reliés, je ne peux pas m’en éloigner, je ne flotte pas au dessus du sol. Mon corps et moi sommes tout le temps reliés, je suis un esprit lié, je ne peux flotter au dessus de mon corps que par l’imagination.
3) Je peux appuyer mon corps sur un sol stable et je peux appuyer mon esprit sur des vérités stables: je suis relativement indépendant du sol, je ne peux pas m’envoler mais je peux me déplacer à sa surface. Je peux prendre des postures. J’ai la certitude de mon corps, de ma volonté personnelle, j’ai la certitude de la densité de la terre. J’ai la certitude d’avoir des possibilités libres (comme alterner des inspirs et des expirs) et j’ai la certitude d’avoir des possibilités limitées (je ne peux pas toucher le lointain sans bouger). J’ai des pouvoirs: le pouvoir de sentir, le pouvoir de bouger, le pouvoir d’analyser la situation et de faire évoluer mon identité en fonction de ce que fait mon corps, en fonction de ce que fait mon esprit. J’ai des pouvoirs et j’ai des possibilités. J’ai la possibilité de choisir de ne rien faire à part observer et j’ai la possibilité de bouger mes bras, mes jambes et de me déplacer.
4)Le sens de ma vie c’est de répondre à mes besoins, à commencer par le besoin de respirer. Il y a les besoins des autres bien sûr mais j’ai besoin de satisfaire mes propres besoins si je veux être disponible pour les autres. J’ai aussi besoin d’observer, de voir ce, qui change et ce qui ne change pas. J’ai un cerveau fait pour classer et ranger les choses. Je suis là pour ranger mes sensations corporelles. Je, suis là pour ranger mes pensées. J’ai besoin tantôt de bouger, tantôt de ne pas bouger. J’ai besoin tantôt de choisir, tantôt d’obéir. J’ai besoin d’observer mes possibilités de gestes, de postures, de mouvements et de les essayer les uns après les autres.
5) J’ai besoin d’unification, d’unité. J’ai besoin de me connecter, j’ai besoin de rencontrer, j’ai besoin de me relier, de faire groupe et de partager.
6) Je ressens le besoin de symétrie, d’équilibre entre entre les, différentes parties de mon corps. J’ai besoin de justice, d’équité, que chaque partie de moi-même soit heureuse.
7) il ne faut pas confondre la transcendance cognitive et la transcendance spirituelle. La transcendance cognitive c’est le bavardage mental. La transcendance spirituelle c’est la cessation d’opérations du mental dûment identifiées.
J’ai besoin de transcendance. La transcendance ordinaire c’est l’oubli, le sommeil, la séparation radicale. Quelle est la différence entre la transcendance spirituelle et le sommeil. Se transcender, c’est atténuer les inconvénients de la présence en important la joie de n’y être pour personne.
8) J’ai besoin de guérison, j’ai besoin de ne plus ressentir de frustration. Il y a des choses avec lesquelles je dois apprendre à vivre et il a d’autres choses contre lesquelles je dois apprendre à lutter. Je sens que la guérison c’est la sagesse, la, sagesse e, distinguer ici l’action juste et ailleurs l’acceptation juste.
Toute quête spirituelle touche à huit dimensions fondamentales de l’expérience humaine qui coexistent et convergent toutes vers un esprit et un corps harmonisés.
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L’expérience directe avec le corps
Le yoga centre la vie spirituelle sur le placement postural précis, la respiration ciblée, la conscience proprioceptive itinérante.
La quête de justice cherche ce qui est juste, ordonné, moral, éthique, à savoir différencier ce qui doit être et ce qui ne doit pas être.
En yoga classique, on distingue 5 principes moraux relationnels (les yamas) et 5 principes éthiques individuels (les niyamas). On peut appliquer la notion de justice au corps en s’efforçant de mettre chaque partie du corps au service de l’ensemble en nous préoccupant du bien-être de chaque partie.
La quête d’unité veut relier tous les êtres, former un tout harmonieux unifié.
En yoga, la quête d’unité prolonge la réalisation de la justice intérieure corporelle en lui donnant un horizon d’intégration totale. Unité dans la diversité. Chaque partie doit être bien traitée mais doit obéir aussi au « je » individuel qui commande. Travail de coordination
Quête de distinction — se séparer, se différencier, affirmer une identité propre (humaine, communautaire, spirituelle).
Quête de transcendance — aller au-delà du monde visible, vers l’invisible, le divin, l’absolu.
Quête de guérison — réparer, réintégrer, soigner le corps, l’âme, la mémoire.
Quête de sens — chercher une orientation, une signification, relier les événements à une histoire, sans forcément clore la question.
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