La plupart des gens approchent le yoga avec un filtre bouddhiste et croit que le comble de la sagesse se résume à profiter de l’instant présent, fugace et voué à disparaître.
Des paroles bouddhistes telles que « La seule chose constante c’est le changement » ou « Il n’y a qu’une seule chose permanente, c’est l’impermanence » sont automatiquement associées à la pratique du yoga alors que la réalité est beaucoup plus contrastée.
Quelques chiffres pour remettre les pendules à l’heure. D’après les derniers recensements, il y a 0,7% de bouddhistes en Inde et 1% de bouddhistes en France. Proportionnellement, les bouddhistes sont plus nombreux en France qu’en Inde!
Il y a 80% d’hindous en Inde, l’hindouisme y est largement dominant, doctrine selon laquelle ce qui est central dans l’existence, ce n’est certainement pas l’impermanence mais bien la permanence, l’éternité, une constante identitaire fondamentale.
Cette notion de « constante identitaire fondamentale » d’emblée inquiète à juste titre tout esprit progressiste, démocrate et républicain, imprégné des valeurs de la laïcitë et de l’émancipation.
La « constante identitaire fondamentale », permanente et éternelle, est transcendantale et ne se rattache pas, du moins en théorie, ni au patriarcat de droit divin, ni à l’inégalité systémique des droits entre les femmes et les hommes, ni à l’hérédité des castes, ni à l’intolérance, ni au chauvinisme.
Tout change, la condition de la femme, la classe sociale, le niveau de vie, le niveau d’études
Dans les faits, l’idée de permanence peut dériver vers du conservatisme sectaire, de l’intolérance aux progrès sociaux, du rejet de l’émancipation vis à vis de sa famille, de l’essentialisme identitaire (les femmes ont une fonction éternelle, les hommes aussi dont ils héritent de leurs parents.)
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